lundi 4 janvier 2010

Lait d'ici Acte citoyen ou coup Marketing?


Ce lait est il plus écolo, est il produit par les éleveurs de votre région??


Le «Lait d'ici», on en a entendu forcément parler... ce produit lancé à grands renforts de pub télé a tout pour plaire.

Mais qui produit ce lait? D'où vient-il? Est-il si différent des autres ?

Un petit tour tout d'abord de leur site web http://www.laitdici.fr/
avec une petite animation flash un code postale et le nom de votre patelin qui apparait... un peu court comme preuve non?




Qu'est-ce que le «Lait d'ici»?

Vous avez probablement vu cette belle publicité à la télévision: un garçon qui gambade dans la prairie avec dans ses mains une brique de «Lait d'ici».


Cette campagne a couté 10 millions d'euros (50% cet automne, 50% début de 2010) a été lancée par Orlait, filiale du géant coopératif français Sodiaal.

Cette campagne s'inscrit dans la démarche initiée en pleine crise laitière par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), destinée à promouvoir le lait bien de chez nous. Le «Lait d'ici» porte d'ailleurs le logo de la FNPL: «Eleveurs laitiers de France».


L'objectif d'Orlait, principale société de commercialisation de lait en France et spécialisée dans les premiers prix et les marques distributeurs: contrer les importations de lait UHT. C'est le lait à bas prix (un milliard de litres soit un tiers du lait consommé en France) qui est le plus touché par ces importations venues essentiellement d'Allemagne où le prix a pu être jusqu'à 15% inférieur à celui pratiqué en France.


D'où vient-il, ce «Lait d'ici»?

Pour produire le «Lait d'ici», le groupe coopératif Sodiaal fait appel aux sites industriels d'Orlait mais aussi de son autre filiale Candia.

Orlait (1,2milliard de litres produits et 600millions d'euros de chiffre d'affaires) dispose de quatre sites de production de lait UHT en brique: Unilep (Aisne), Coralis à Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine), Lorco à Pont-Scorff (Morbihan) et LSDH (Indre).

Dans sa publicité, elle indique qu'en moyenne moins de 330kilomètres séparent les laiteries des clients. En Bretagne, où Orlait dispose de deux sites, la promesse est tenue.


D'où viennent les autres laits qui ne sont pas d'ici?

Que le consommateur se rassure: il n'a pas besoin d'acheter le «Lait d'ici» pour faire travailler nos éleveurs. Même dans les enseignes de hard-discount, le lait premier prix ne vient pas de très loin: celui de Netto (groupe Inter-marché) provient, en Bretagne, de la laiterie Saint-Père de Saint-Père-en-Retz (44).

Chez l'allemand Lidl, le lait UHT Milbona à 0,55 euro sort de l'usine Lorco de Pont-Scorff (56)... d'où provient le «Lait d'ici».


A l'inverse, le GrandLait de Candia (groupe Sodiaal) n'est pas vraiment d'ici: il vient du Nord. En France, l'industrie du lait UHT, un produit lourd à transporter et peu cher, s'est installée près des grands centres de consommation. A l'inverse, l'Ouest de la Bretagne, excentré, s'est plutôt spécialisé dans d'autres fabrications: emmental, poudres de lait, beurre... Pour connaître la provenance du lait, il suffit de regarder son étiquette ovale imprimée dessus : elle mentionne le numéro du département de production.



Est ce un label de trop?

Avec le «Lait d'ici», Sodiaal joue la carte du terroir pour vendre un produit premier prix. Au risque de perturber le consommateur et de nourrir la confusion dans les rayons lait: chez Leclerc, le lait estampillé «Lait de Bretagne» vient de l'usine Lorco de Pont-Scorff, la même que celle qui fournit le «Lait d'ici».

Au consommateur d'arbitrer et de s'y retrouver comme toujours !!!

source :


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