Le Marketing Agroalimentaire responsable de l'obésité?
Le Marketing agroalimentaire serait responsable en partie de l'augmentation de l'obésité chez les enfants...
Les petits déjeuner/gouters seraient trop sucrés, trop gras, les petits-déjeuners, goûters et en-cas des enfants sont de plus en plus déséquilibrés, selon l'UFC-Que Choisir, qui accuse l'industrie agroalimentaire d'augmenter le marketing télévisé vers les plus jeunes, contrairement à ses engagements.
Quatre ans après une première charge contre les publicités télévisées pour la "malbouffe", l'organisation de défense des consommateurs remet le couvert.
"80% des spots de l'industrie alimentaire portent sur des produits trop sucrés ou trop gras", a pointé Olivier Andrault, chargé de mission de l'UFC, mardi devant la presse : confiseries (32%), restauration rapide (26%), céréales pour le petit-déjeuner (11%)...
Les professionnels s'étaient engagés début 2009, dans le cadre de la lutte contre l'obésité infantile, à promouvoir un bon comportement nutritionnel. Des "engagements en trompe-l'oeil", selon l'UFC-Que Choisir qui estime que "la pression marketing, loin de diminuer, a en fait augmenté".
"L'auto-régulation est une mauvaise farce et il serait temps que les pouvoirs publics arrêtent de feindre de croire aux comportements vertueux des professionnels", a déclaré Alain Bazot, président d'UFC-Que Choisir.
L'organisation a mené un nouveau sondage au domicile de 340 familles, inspectant placards et réfrigérateurs et interrogeant parents et enfants (entre 6 et 12 ans).
Il montre que le petit-déjeuner des enfants est "majoritairement déséquilibré", avec 55% de produits sucrés ou gras (contre 47% en 2006).
La part du petit-déjeuner traditionnel, à base de pain, a encore été grignotée, au profit "des céréales dans leur version trop sucrée" (33% voire 40% de sucre).
"L'évolution est encore plus préoccupante" pour le goûter, a commenté Sylvie Pradelle, administratrice nationale d'UFC. La part de produits trop riches a progressé de 51% en 2006 à 64% en 2010.
Constat encore aggravé pour les en-cas apportés à l'école, qui peuvent être achetés par les enfants eux-mêmes : les 3/4 sont trop gras ou trop sucrés, faisant la part belle aux confiseries, en particulier les barres chocolatées, et aux viennoiseries et gâteaux.(voir publicité milka)
Seule amélioration constatée par l'UFC, les boissons consommées entre les repas sont de meilleure qualité nutritionnelle, "essentiellement du fait du développement des sodas sans sucre".
L'enquête a permis "de confirmer le lien entre l'exposition au marketing télévisé et les habitudes alimentaires", a indiqué Mme Pradelle.
Les 26% d'enfants les plus exposées aux publicités sont aussi ceux qui consomment le plus de produits gras et sucrés. "Ils sont issus le plus souvent des catégories socio-professionnelles défavorisées", a précisé Mme Pradelle.
L'UFC-Que Choisir a parrallèlement analysé la publicité télévisée (sur TF1, France 3, M6 et Gulli) et constaté que l'industrie alimentaire s'était effectivement majoritairement retirée des programmes spécifiquement dédiés aux enfants (7% des spots contre 93% dans les programmes tous publics).
"Mais l'industrie s'est reportée principalement sur les horaires où il y a le plus d'enfants devant les écrans", a souligné Olivier Andrault, chargé de mission de l'UFC : vers 8h00, 13h00 et 20h30.
Les budgets télévisés des industries alimentaires, en baisse en 2008 du fait de la crise économique, sont "repartis à la hausse" en 2009 et 2010
Véronique MARTINACHE AFP
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